samedi 13 octobre 2012

Shiatsu et migraines


Migraine et shiatsu 

Les migraines sont une véritable plaie pour qui en est victime. Douleurs au crâne, au cerveau, aux yeux, intolérance à la lumière et au bruit, sans parler de l’état psycho-émotionnel dans lequel on se trouve alors, tout est mieux qu’une migraine sévère. Le réflexe est souvent de prendre des cachets puissants. Pourtant, le shiatsu peut aider les personnes souffrantes de plusieurs manières.
Tout d’abord, rappelons avec une image la différence qui existe entre une migraine et un mal de tête. Le mal de tête donne l’impression d’avoir une bande serrée autour de la tête. Généralement une aspirine ou un paracétamol fluidifie le passage du sang et tout rentre dans l’ordre au bout d’une heure. Une migraine en revanche représente une douleur puissante, qui donne l’impression d’avoir le cerveau directement dans un étau. Cette douleur est insupportable, peut faire pleurer, grincer des dents de souffrance et aller pour certaines personnes jusqu’à de petites pertes de conscience.

L’approche du shiatsu

Tout d’abord, le shiatsu n’est jamais aussi bon que dans son rôle de thérapie préventive. Lorsqu’on connaît ses points faibles, il est toujours plus simple de prévenir l’apparition d’un symptôme que d’y faire face lorsque la tempête fait rage. La prévention c’est un peu comme l’entretien d’un jardin. Si vous coupez l’herbe régulièrement, vous aurez toujours un entretien facile, ne serez pas envahi et pourrez marcher librement, profiter de votre espace vert. En revanche, si vous attendez que l’herbe face 50 cm de haut, les tiges seront plus dures à couper, la masse de végétaux plus importante et votre tondeuse risque de ne plus suffire à la tâche. De plus, généralement, le sol que l’on découvre ainsi est remis à nu. C’est le même principe lorsque l’on traite un symptôme au plus fort d’une crise. Il est possible d’obtenir un effet antalgique sur une migraine, mais le problème de fond n’est pas réglé pour autant.
La douleur d’une migraine peut avoir différentes origines. La première est mécanique. Elle est due à un excès de tension de la nuque (stress) qui va bloquer le plateau de la première (et/ou seconde) cervicale, tirer sur la base du crâne et créer une tension sur le cervelet. Dans les cas les plus forts, le cervelet qui est aussi lié au nerf optique, va créer une douleur jusque dans l’œil. À problème mécanique, réponse mécanique et un massage de détente en profondeur des tissus musculaires va commencer à relâcher les tensions. Dans certains cas cela suffit, surtout si l’intervention se fait très tôt dans le processus migraineux.

Mais la migraine peut avoir également ses racines dans des troubles organiques, notamment en raison de la présence de toxines liées à l’environnement, à la mauvaise qualité de l’alimentation, aux allergies alimentaires, au stress sous toutes ses formes, aux régimes trop gras, à la détresse émotionnelle… Tout cela affecte des organes tels que le gros intestin, les reins, la vessie, la rate, le foie, la vésicule biliaire ou encore l’estomac. Autant dire presque tous les organes du corps. Il est possible bien sûr de trouver des typologies dans les migraines. Il y a les migraines liées aux cycles des hormones chez les femmes. Il y a les migraines qui débutent par les yeux et/ou le front. Il y a aussi les migraines qui démarrent à l’arrière de la tête. Il ne faut pas oublier les migraines qui démarrent sur les côtés notamment au niveau des tempes. Plus rarement on observe également des migraines qui s’amplifient à partir du sommet du crâne. Dans chaque cas, le thérapeute shiatsu pourra faire des rapprochements avec les organes et leur système énergétique, et affiner ainsi la réponse à apporter.

Une solution miracle ?

Il faut toutefois rester humble face aux migraines. Ce mal est puissant, surtout chez les personnes qui y sont sujettes de manière chronique. La médecine est aujourd’hui encore en train de progresser et d’étudier ce phénomène, mais bien des zones d’ombres restent présentes dans le traitement des migraines. L’origine est-elle sanguine, nerveuse, hormonale ? La science a encore du pain sur la planche à ce sujet. Le shiatsu lui aussi n’est pas une réponse absolue, loin de là. De plus, certaines personnes en phase de crise aigüe ressortent d’une séance avec une sensation de douleur plus forte encore. Alors que faire ?

Tout d’abord, penser qu’un shiatsu aux effets antalgiques n’apporte pas de solution, mais un confort temporaire. Ensuite, qu’au plus fort d’une crise, mieux vaut éviter de se faire traiter. Puis, choisir de « prévenir » par un traitement de fond quand tout va bien plutôt que de « guérir » lorsque survient une crise. 
Mais surtout il est important de revoir le mal dans un cadre plus global en tenant en compte le rythme de vie, l’intensité du stress, l’hygiène alimentaire et l’activité physique. Juste pour exemple, une personne qui boit beaucoup de café, mange sucré, ne fait pas de sport, fume et possède un travail stressant a 10 fois plus de chance d’être rapidement mal en point et de déclencher une migraine qu’un sujet lambda. Rappelez-vous toujours que la douleur à souvent un sens. Elle exprime ce que le corps veut dire. D’ailleurs, ce petit jeu de mots vous permettra de vous le rappeler : la maladie = le mal a dit.


Auteur : Ivan BEL, thérapeute shiatsu, professeur de shiatsu à l’Ecole européenne de massage


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